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10 janvier 2020. Ce matin, nous prenons le train à la gare d’Hiroshima après avoir fait activé notre JR Rail Pass. Notre destination : Miyajimaguchi où nous prendrons un traversier pour se rendre à l’île de Miyajima, une des trois plus belles excursions à faire au Japon selon certains experts.

L’île est peuplée de daims qui sont encore moins peureux que les chevreuils du Parc régional Michel-Chartrand à Longueuil ! Dès que vous ouvrez votre sac, ils viennent mettre leur museau dedans pour tenter de vous dérober une partie du contenu !

Comme ont dit qu’une image vaut mille mots, voici donc une petite sélection des photos prises lors de notre journée passée à Miyajima. Malheureusemnt, le célèbre Torii flottant était emballé pour cause de réfection. Mais, par contre, la météo était superbe, comme depuis notre arrivée au Japon.

Miyajimaguchi :

Miyajima (Itsukushima) :

9 janvier 2020. Pour ce premier jour au Japon, mon collègue Pierre nous a concocté un tour à pied de plusieurs attractions et lieux touristiques d’Hiroshima. Évidemment, ce nom vous rappelle sans aucun doute l’explosion de la bombe atomique "Little Boy" larguée par le B-29 américain "Enola Gay" le 6 août 1945 qui avait fait de 140.000 à 250.000 morts selon les sources, essentiellement des victimes civiles.

Le dôme de Genbaku est notre première étape de la journée. C’est le vestige emblématique de l’horreur causée par la bombe A. Le moment est émouvant car, ayant déjà vu il y a quelques années le bombardier "Enola Gay" au musée Udvar-Hazy à Washington Dulles aux États-Unis, je me trouve maintenant à l’endroit précis où sa bombe a causé le carnage. La boucle est bouclée, en quelque sorte.

Puis nous nous rendons au Musée du Mémorial de la Paix en passant par la flamme et le cénotaphe de la Paix. Ce musée devrait être vu par tout le monde, car il montre la souffrance inimaginable vécue par les habitants d’Hiroshima et vous fait comprendre l’absurdité de la guerre. L’exposition est vraiment prenante car y sont exposés une multitude d’objets ayant appartenu à des victimes de l’explosion. Et à chaque objet, l’histoire de la victime en question est décrite. De plus, des photos prises après l’explosion montrent les brûlures, les mutilations et autres blessures subies par les habitants et travailleurs d’Hiroshima sans aucune retenue ou censure; l’horreur à l’état pur ! Et quand on pense qu’un crétin aux cheveux jaunes ainsi que quelques autres dirigeants fêlés de ce monde ont la possibilité de jouer avec des armes atomiques, ça donne froid dans le dos !

Après la visite du musée, il est temps d’aller prendre une bière et un petit encas sur une terrasse toute proche du Parc du Mémorial de la Paix que nous explorons en suite. Puis nous nous rendons au château d’Hiroshima qui fut, bien évidemment, entièrement rasé par la bombe atomique, mais qui a été partiellement reconstruit. À noter que la tour du château, bien que l’extérieur ait été rebâtit à l’identique, son intérieur est en béton armé.

Dans une partie du château, nous aboutissons dans ce qui semble être un temple et où se déroule une cérémonie. Une foule pieuse, tout de sombre vêtue, y assiste. Mais, un peu en retrait, j’observe une scène digne de figurer à l’émission Infoman avec le commentaire adéquat de Jean-René Dufort … Un prêtre, utilisant une sorte de plumeau sacré, bénit une auto flambant neuve dont toutes les portes, le capot ainsi que le coffre sont ouverts, probablement pour y faire rentrer les bons esprits.

Notre périple citadin se poursuit avec une promenade dans le beau jardin de Shukkei-en. Au centre, il y a un vaste étang où de grandes carpes semblent y vivre une vie heureuse et plusieurs chemins tracés tout autour permettent de voir des arbres et de la végétation du Japon. De petits ponts en arche permettent de traverser quelques bras de l’étang. La lumière baissant, nous regagnons notre hôtel tout proche après avoir effectué une balade de plus de 11 kilomètres selon le téléphone intelligent de Pierre !

Parc du Mémorial de la Paix :

Château :

Jardin de Shukkei-en :

Autres vues de ville :

Depuis bien des années, je souhaitais visiter le Japon. En ce mois de janvier 2020, ça y est, j’y vais ! En fait, la genèse de ce voyage remonte à il y a un an environ, lorsque les étudiants du groupe Exploration ÉNA, après voir vu la Russie, ont choisi le Japon comme prochaine destination. Alors, si, initialement, je devais m’occuper de la préparation de ce séjour, j’y ai renoncé car les procédés des services du collège en charge de la mobilité étaient contraires à ma vision de l’organisation de tels déplacements. Un collègue a donc pris ma succession.

Toutefois, Pierre, un autre de mes collègues, à la retraite, et moi-même, nous souhaitions malgré tout participer à quelques visites aéronautiques au Japon et nous avons donc convenu de nous joindre au groupe Exploration ÉNA durant trois jours à Nagoya. Pour le reste, nous avons établi notre propre itinéraire, d’Hiroshima à Tokyo en passant par Kyoto et Nagoya.

Pour nous déplacer, nous avons opté pour le Japan Rail Pass qui vous permet de prendre pratiquement tous les trains de la compagnie nationale partout au Japon pour un montant forfaitaire, assez cher (environ 500 $ pour deux semaines), mais qui se rentabilise très vite et qui est, surtout, fort pratique.

En effet, le chemin de fer au Japon est très développé et très efficace. Aucun des nombreux trains que nous avons pris n’a accusé le moindre retard, même pas d’une minute ! De plus, le déplacement d’une ville à l’autre est très aisé avec les TGV Shinkansen. La réservation d’un siège à leur bord se fait sans aucune difficulté aux comptoirs "JR Pass" des gares. C’est là que l’on constate, qu’en la matière, au Canada, nous en sommes à l’âge de la pierre (à l’âge du bronze en Belgique !) Tout est clairement indiqué et voyager en train au Japon ne représente absolument aucun stress. C’est de loin le voyage que j’ai réalisé où je n’ai eu aucune inquiétude quand aux transports (petite pensée pour nos amis français en proie aux grèves continuelles de la S.N.C.F. et autres !)

En fait, peut importe où, je n’ai noté aucun stress … C’est le côté zen du Japon. Même la circulation automobile est fluide dans les grandes villes peu importe l’heure du jour. Il est vrai que les Japonais ont massivement adopté les transports en commun, quels qu’ils soient, pour se déplacer. C’est ainsi qu’une mégalopole telle que Tokyo comptant plus de 40 millions d’habitants peut continuer à fonctionner sans entrave. À Montréal, avec un peu moins de deux millions d’habitants, tout est bloqué et encombré !

Le côté qui m’a un peu déçu du Japon est la nourriture. Après avoir vécu d’excellentes expériences culinaires dans d’autres pays d’Asie comme le Cambodge, Singapour, la Thaïlande ou le Vietnam, à de rares exceptions, la restauration de tous les jours (sous-entendu économique) au Japon manque clairement de raffinement et de variété. Toutefois, si l’on est en mesure de mettre la main au portefeuille, il est possible d’accéder à la gastronomie japonaise et, c’est alors un tout autre monde qui s’offre à vous ! Nous avons ainsi eu l’occasion de goûter à un repas gastronomique mettant en valeur le bœuf de Kobe et l’expérience fut quasi divine. Quant aux sushis, si vous penser en trouver à tous les coins de rue, détrompez-vous. Seuls quelques restaurants spécialisés en proposent. Vous risquez d’en trouver plus facilement à Montréal qu’au Japon !

Les Japonais, c’est connu, sont des gens distants, polis et dont l’éducation repose sur des siècles d’apprentissage des bonnes manières et du protocole. Ainsi, quand vous prenez un métro ou un train, vous n’entendez personne parler, mis à part un imbécile d’Américain qui n’a rien compris et dont tout le wagon peut entendre sa conversation au téléphone. Mais une fois que le dialogue est établi avec un Japonais, la barrière protocolaire est brisée et une sincère relation amicale peut se développer.

La météo au Japon en janvier est généralement très bonne. Pour les régions que nous avons visitées, jamais nous n’avons eu de températures négatives, si ce n’est quelques degrés en dessous de zéro au Mont Fuji. Pour le reste, celle-ci oscillait en général entre 4°C et 10°C. Par ailleurs, nous n’avons eu que très peu de pluie durant notre séjour, en fait, une seule fois, le matin de notre départ de Tokyo pour la Corée ! Ayant prévu de revenir au Japon avec Louise en 2022, c’est certain que nous choisirons cette période comprise entre fin janvier et début février car, outre la météo clémente, un autre avantage de voyager en hiver est qu’il y a très peu de monde aux différents attraits touristiques comme l’Île de Miyajima ou le Mont Fuji.

Dans les jours qui suivent, je vous présenterai plusieurs billets au sujet des différentes étapes de notre séjour au Japon : Hiroshima, Kyoto, Nagoya, Kawaguchiko (Mont Fuji) et Tokyo. Clairement, voyager dans ce pays est d’une simplicité déconcertante et c’est probablement ce que j’ai le plus apprécié de ce voyage.