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Mercredi 24 juillet 2024. Cet après-midi, "J-J", notre jeune guide, vient nous prendre en charge à notre hôtel. À bord de la mini-fourgonnette se trouve déjà deux Américains. Une fois embarqués, nous nous mettons en route et passons prendre un couple de Brésiliens au passage dans un autre hôtel situé à proximité. Nous serons donc six pour cette excursion à vocation culinaire.

Celle-ci débute au Mercado No. 2 de Surquillo, un des marchés populaires de Lima. Un des objectifs de cette visite est la dégustation. Donc, sans tarder, J-J nous amène au petit restaurant Huerta-Chinen, dont la propriétaire et cuisinière, Angélica Chinén, semble être une vedette locale apparaissant régulièrement sur les médias sociaux ainsi que lors de reportages culinaires sur Netflix.

Une variété de plats est commandée et la dégustation débute inévitablement par un ceviche. Mais celui qui nous est présenté est agrémenté de cushuro, une algue des lacs et des rivières situés à haute altitude dans les Andes.

Nous goûtons ensuite à plusieurs plats typiquement péruviens ou apprêtés à la péruvienne. Parmi ceux-ci, nous apprécions particulièrement la "Causa Rellena" composée principalement de pommes de terre écrasées jaunes et garnie de légumes et ainsi que de thon.

Il y a également des plats composés de fèves (ou haricots) de Lima, de poulet, de viande (j’ai oublié de quel animal il s’agissait …), de légumes, de riz et de nouilles. Bref, nous nous régalons ! On est loin des présentations d’assiettes prétentieuses de restaurants étoilés, mais c’est tellement bon et savoureux ! La cuisine péruvienne est vraiment délicieuse, abordable et répond à toutes nos attentes en la matière !

Une fois la dégustation achevée (les plats sont vides !), nous poursuivons la visite du marché proprement dit. Nous nous arrêtons, notamment, chez un poissonnier faisant partie des sept millions de Vénézuéliens ayant fuit leur pays (y aurait-il quelque chose qui ne fonctionne pas au Venezuela ? …) Toujours est-il que les poissons présentés sur son étal sont magnifiques et bien frais.

Nous rencontrons également des marchands de volaille ainsi qu’une vendeuse de légumes qui semble très contente lorsque je lui dis que j’ai beaucoup aimé déguster la Pachamanca !

Bien entendu, on trouve aussi d’autres catégories d’échoppes dans ce marché qui proposent, comme partout, une multitude d’objets ou de vêtements. Mais nous ne nous y attardons pas, car nous nous mettons maintenant en route pour le vignoble Ugarelli situé dans le district de Surco.

Le vignoble Ugarelli est assez unique en son genre, car situé dans un quartier populaire, en pleine ville, donc. Les exploitants se consacrent à l'élaboration de vins jeunes secs, demi-secs et liquoreux. D'autre part, tradition péruvienne oblige, on y trouve également une production de Pisco et de Macération.

Lors de notre visite, nous constatons que le vignoble ne semble pas rouler sur l’or. L’ambiance est quelque peu "poussiéreuse", mais la visite est malgré tout intéressante et se clôture, bien évidemment, par une petite dégustation de Pisco.

Nous nous remettons ensuite en route pour un court trajet qui nous mène face au Marché local (No. 2) de Santiago de Surco. Petite déception pour Louise qui souhaitait visiter celui-ci comme annoncé dans le descriptif de l’excursion. En effet, probablement pris par le temps qui passe vite, le guide nous amène tout de suite au restaurant Las Brisas del Ucayali spécialisé dans la nourriture amazonienne.

Nous goûtons ainsi à de délicieux plats typiques de la forêt comme le "Juanes de Pollo", le "Tacacho con chorizo" ou la "Chaufa de Cecina" préparés avec des ingrédients authentiques et biologiques de l'Amazonie. Encore une fois, il s’agit d’un restaurant populaire, mais dont la cuisine est différente de celle que nous avions goûtée au marché de Surquillo. Elle est, bien entendu, tout aussi délicieuse et savoureuse. Nous sommes au Pérou, ne l’oublions pas !

Au Marché No. 2 de Surquillo :

Au restaurant Huerta-Chinen :

Le vignoble Ugarelli :

À Santiago de Surco :

Au restaurant Las Brisas del Ucayali :

Jeudi 25 juillet 2024. Aujourd’hui, je pars tout seul pour cette excursion d’une journée dont les activités s’annoncent diversifiées. En effet, Louise ne se sentait pas suffisamment en forme pour ce qui sera une très longue journée, vraiment une très longue journée. En effet, à l’entrée de l’hôtel à 05h15, je monte dans le minibus qui est déjà quasi plein. Ce qui fait que j’ai la meilleure place située près de la porte coulissante où je pourrai étendre mes jambes. Ce sera bien utile car on passera pratiquement huit heures à bord de ce véhicule, dont déjà trois pour se rendre à notre première étape.

On embarque encore deux jeunes à Surco, puis nous prenons l’autoroute plein sud. Les 16 places de notre minibus sont maintenant toutes occupées. Même si nous sommes encore tôt le matin, la sortie de la ville s’effectue dans les bouchons de circulation, notamment aux postes de péage. Du côté de la météo, c’est une bruine qui règne en maître sur la région. En cours de route, nous rencontrerons aussi des conditions de brouillard et de pluie !

Lorsque le jour commence à se lever, on se rend compte que Lima est située dans une zone désertique. Un moment donné, nous pouvons voir des collines de sable et à d’autres de grandes plaines sablonneuses. Parfois, il y a un peu de culture ou d’élevage. Par endroit, l’autoroute longe l’Océan Pacifique.

Vers 08h30, nous arrivons à Paracas tout comme plusieurs autres autobus chargés de touristes. Question météo, il fait gris et c’est humide. Avec la fontaine à l’arrêt et le bassin vide à côté desquels nous débarquons, l’ambiance est clairement "hors saison" !

Et c’est en file que nous prenons place à bord d’une puissante embarcation. On nous remet un gilet de sauvetage et nous mettons le cap vers les Îles Ballestas, l’objet de cette première étape de notre excursion.

Les embarcations se suivent à la queue leu leu. Au large du Terminal Portuario General San Martín sur la péninsule de Paracas, une lionne de mer prend la pose sur une bouée … On dirait qu’elle est payée pour cela et que le défilement ininterrompu de bateaux de touristes ne l’importune guère. C’est probablement (très certainement) juste une impression …

Un peu plus loin, toujours en longeant la péninsule de Paracas, on peut observer le Chandelier de Paracas (Candelabro de Paracas). On pourrait dire qu’il s’agit d’une variante plus modeste des fameuses lignes de Nazca qui sont situées à 200 kilomètres de là, mais rien ne permet de lier ces deux sites l’un à l’autre.

Quasiment orienté nord-sud sur un flanc de colline, il a la forme de ce qui pourrait ressembler à un candélabre d'environ 180 mètres de long pour une largeur de 70 mètres. Les lignes visibles sont, en fait, des tranchées exécutées dans un sol sableux creusées sur 50 centimètres de profondeur et ceinturées de pierres. L'époque et la raison de la réalisation de ce géoglyphe ne sont pas connues, pas plus que ses auteurs. Ceci laisse place à plusieurs interprétations dont celle, inévitable, des extra-terrestres !

Pour l’observation d’animaux sur les Îles Ballestas, l’hiver n’est pas le meilleur moment. Toutefois, nous pouvons malgré tout observer quelques lions et lionnes de mer, des manchots de Humboldt ainsi que des sternes incas et des fous variés. Pour l’occasion, j’ai sorti mon Nikon avec son 70-300 mm … Il m’est bien utile !

Les îles en elles-mêmes me font penser à des images des terres australes que j’ai pu voir dans différents reportages. Probablement que le ciel couvert et l’ambiance humide y sont pour quelque chose.

Sur plusieurs îles, on peut voir des grottes ou des cavités qui ont été creusées au fil du temps au travers de leurs falaises, ce qui donne lieu à de belles possibilités de photographie. Sur certaines plages de galets, on peut aussi noter des déchets de plastique, surtout des bouteilles. N’est-ce pas malheureux que notre société d’hyper consommation en soit arrivé là ?

Les Îles Ballestas sont connues pour la récolte de guano. Je vous suggère, d’ailleurs, de lire cet article afin d’en apprendre un peu plus à ce sujet. Dans "Tintin et le Temple du Soleil", les Dupondt ont appris à leurs dépens de quoi il s’agissait !

Puis c’est le retour vers Paracas. L’embarcation naviguant à toute vitesse, les embruns fouettent les visages et je constate que ce n’est pas tout le monde qui a été prévoyant en matière d’habillement ! Pour ma part, je suis bien content de porter mon hoodie et mon petit imperméable léger. Avec le capuchon sur la tête, on est vraiment bien dans ces circonstances.

Lorsque nous débarquons à Paracas, on nous conduit au petit restaurant "Bruce’s" situé au bord de l’eau. Assis sur la terrasse, je constate qu’un éléphant rose gonflable arborant le nom de la bière belge Delirium Tremens pend au plafond. En y regardant de plus près, dans le frigo vitré, je constate que le savoir-faire belge en la matière est bien présent et que des marques connues comme Chimay, Duvel, La Chouffe, Lindemans ou Maredsous représentent l’essentiel de l’offre de bières de ce restaurant. C’est absolument incroyable !

Je prends un petit déjeuner "américano" avec un café avant d’assister à un cours de "ceviche 101" avec mes autres collègues touristes. Ce qui semble être la cheffe du restaurant, nous explique tous les secrets de sa préparation ainsi que de ses accompagnements.

Ensuite, nous passons à l’étape de la dégustation et je dois avouer que l’échantillon goûté se révèle excellent ! La cheffe doit le remarquer, à moins que ce ne soit à cause de mon enthousiasme à propos des bières belges de l’établissement, car, toujours est-il que j’hérite de la portion en surplus !

L’essentiel de notre groupe est constitué de Latino-américains, mais il y a aussi un jeune couple de "visages pâles" qui parle allemand. Lorsque je leur demande en anglais de quel pays ils viennent, ils me répondent "Belgium" ! Je ne sais pas pourquoi, je continue la conversation en Flamand avant de passer au français et ils me suivent. C’est vrai que les Belges sont souvent polyglotes …

Ils m’expliquent, en fait, qu’ils viennent de la région germanophone de la Belgique, près d’Eupen. Et qu’ils font un grand tour du Pérou avant d’aller passer une semaine plus au calme à Carthagène en Colombie à compter du lendemain (ils vont être fatigués, c’est certain !) Bien entendu, nous passerons le reste de l’excursion à parler de nos expériences respectives de voyage, mais aussi de la mère-patrie.

L’étape suivante se situe dans les faubourgs de la ville d’Ica où nous allons visiter le vignoble "Cultur Pisco". Celui-ci a pas mal plus d’allure que celui vu la veille à Surco. Toutefois, vu que nous sommes en hiver, les arbres et les vignes sont quelque peu dénudés …

Oswaldo, notre guide, nous explique avec beaucoup d’enthousiasme et d’humour la production locale autant de vins que de Pisco. On peut dire qu’il a le sens de la pédagogie, notre Oswaldo ! Puis nous passons à l’étape de la dégustation. Je constate que les vins sont très fruités et vraiment différents des cépages "habituels". Personnellement, j’aime bien justement ce goût fruité.

Nous allons ensuite dîner au restaurant du vignoble. Ayant choisi un forfait "tout inclus", j’ai droit à une entrée, un plat et une boisson sans bourse délier. Je choisis donc un "Palta à la Reina" comme entrée. Il s’agit d’une variante locale d’un plat chilien d’avocat farci très populaire.

Ensuite, je prends un "Adobo de Cerdo" qui est un morceau de porc mariné au rocou (achiote) et au paprika, accompagné de riz, de fèves de Lima et d’une patate douce. Et comme boisson, je choisi la chicha, boisson typique d’origine andine. Le tout est vraiment bon, même s’il s’agit de plats assez simples.

Puis, une fois le repas achevé, nous nous mettons en route vers Huacachina, sorte d’oasis au milieu des dunes de sable. Au départ, je pensais qu’on allait rouler un peu dans le désert pour atteindre cette destination, mais non … Elle est, en fait, située tout juste derrière une dune à la sortie de la ville d’Ica !

Et alors que les photos d’agences montrent d’habitude un endroit qui a l’air calme et sent bon l’isolement désertique, la réalité est toute autre … Huacachina est en réalité hyper fréquentée et noyée dans le bruit continuel des buggies, attraction de l’endroit auquel notre groupe va prendre part.

Tous les membres du groupe embarquent donc à bord de plusieurs de ces véhicules bricolés et tonitruant, sauf moi. En effet, vu l’état de mon dos, je préfère ne pas prendre de risque et passer mon tour. À leur retour, mes amis belges me confirmeront que j’ai pris la bonne décision, car ces engins tapent dur en bondissant au sommet des dunes.

En attendant, je prends quelques photos des lieux ainsi que de ces fameux buggies. Certains clichés me font penser à ce que je me souviens d’avoir vu à la télévision du Rallye Paris-Dakar à l’époque de Thierry Sabine lorsqu’il traversait le Sahara !

J’assiste encore au coucher du soleil sur les dunes de sable avant de rejoindre ce que j'ai appelé tout à l’heure "l’oasis" où j’attends le retour du guide et des autres membres du groupe. Nous remontons dans notre minibus qui se remet en route pour Lima dans l’obscurité de la nuit.

Il est 23h15 lorsqu’on me débarque à mon hôtel au terme de cette magnifique journée passée en dehors de Lima. Au cours de celle-ci, j’aurai pu apprécier d’autres aspects du Pérou que la vie citadine, même si nous n’avons visité que des lieux hyper touristiques. Mais comme nous sommes en hiver, la fréquentation de ceux-ci est malgré tout acceptable. Un autre aspect intéressant et agréable est le fait que nous étions un petit groupe … Rien à voir avec l’autocar bondé de Traditours que nous avions vu quelques jours plus tôt !

Finalement, le seul point négatif de cette excursion a été le minibus. Même si, comme je l’ai mentionné plus haut, j’avais la meilleure place à bord, le siège était épouvantablement inconfortable et la ceinture de sécurité ne permettait aucun mouvement. Huit heures passées dans ces conditions ne sont pas très agréables quand on a le dos quelque peu fragile et une hanche bien usée ! En fait le véhicule était d’une marque totalement inconnue, Vanche, alors que tous les autres que nous avons vus étaient de marques plus connues comme Mercedes ou Renault, très certainement plus confortables.

Outre le confort déficient, le véhicule ne disposait pas d’un système de microphone permettant de faire des annonces aux passagers. C’est bien dommage, car, souvent, tout au long du trajet, il y aurait pu y avoir des choses intéressantes à raconter à propos des paysages, cultures et autres bâtiments défilant sous nos fenêtres. Ceci sans compter que notre guide Oswaldo n’aurait très certainement pas été avare en explications. Dommage, donc, que ce véhicule soit venu quelque peu gâcher cette magnifique excursion que je vous recommande si vous êtes de passage à Lima.

À Paracas et le long de la péninsule de Paracas :

À la découverte des Îles Ballestas :

De retour vers Paracas :

Au vignoble Cultur Pisco :