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Tournai; voilà une ville de Belgique où je n'ai pas de souvenir de m'y être arrêté un jour, si ce n'est, une fois, pour déposer un témoignage au tribunal. Je suis souvent passé à côté par l'autoroute, au-dessus en avion ou en hélicoptère, mais jamais je n'ai vraiment pris le temps de visiter cette belle ville du Hainaut. Dieu sait pour quelle raison.

Lors de mon récent séjour en Belgique, il me restait trois passages à épuiser sur mon Railpass avant expiration. Le dimanche 24 juillet, j'ai donc décidé de faire un grand tour en train en Wallonie en incluant Tournai dans la boucle. Si le matin, il ne faisait pas très beau à Liège (voir article précédent), en arrivant en début d'après-midi à Tournai, le ciel s'est dégagé et la température est devenue agréable.

Étant un dimanche, la ville était calme et paisible. Il fut plaisant de s'y promener et de flâner le long de l'Escaut. Bien entendu je n'ai pas manqué les deux monuments classés comme Patrimoine Mondial par l'UNESCO : le Beffroi et la Cathédrale Notre-Dame aux cinq clochers.

J'ai visité cette dernière qui est en chantier depuis de nombreuses années suite à des problèmes de stabilité et à la tornade du 14 août 1999. À l'intérieur, de nombreux échafaudages et piliers d'étançonnement maintiennent l'édifice en place durant les travaux. J'ai également été me restaurer dans un sympathique café de la rue des Maux. Bref, ce fut un après-midi très agréable et il est certain que je retournerai plus régulièrement à Tournai dans le futur.

La Cathédrale Notre-Dame et ses alentours :

Le long de l'Escaut :

Œuvre de l'architecte espagnol Santiago Calatrava Valls, je caractériserais la nouvelle gare de Liège-Guillemins de réalisation impressionnante, vaste, mais horriblement froide dans tous les sens du terme. Même un 24 juillet, j'étais content de porter une bonne parka, car il s'agit sans équivoque du paradis du courant d'air. J'imagine ce que ça doit être en hiver d'attendre son train sur les quais balayé par les bourrasques de vent. L'audace du monument a sans aucun doute été privilégiée au détriment du confort du navetteur. L'environnement de béton et de métal rend l'atmosphère également très froide, ce qui n'arrange rien à l'ambiance générale. Néanmoins, pour ceux qui apprécient l'architecture contemporaine, la gare de Liège-Guillemins est une œuvre majeure qui vaut le détour. Pour ma part, c'était mon premier passage par cette gare depuis son inauguration le 18 septembre 2009.

Une merveille architecturale :

Je n'ai pas l'habitude de faire de la publicité pour les endroits où je loge en voyage, mais j'ai tellement aimé mon séjour à la Casa Tomà que je ne puis résister d'en parler ici. Ce Bed & Breakfast est situé à Masera, une petite localité proche de Domodossola. Un petit peu à l'écart de la route principale, on y accède par une ruelle en pente qui aboutit sur une petite place ornée d'une fontaine où des femmes assises sur un banc bavardent; l'Italie sur 500 mètres carrés, en somme.

Mon appartement, récemment rénové, était vaste avec une mezzanine. La chambre était à l'étage avec une lucarne donnant sur la place. Tous les matins, le petit-déjeuner servi par Elena, la maîtresse de maison, et sa fille, est copieux et accompagné de spécialités de fromages ou de salaisons locales. En ce qui me concerne, la Casa Tomà est un des endroits calmes et reposants où j'ai le mieux séjourné en voyage ces dernières années. À recommander si vous êtes dans la région du Simplon.

À la Casa Tomà :

Une déclaration d'amour !

Devant me rendre le 11 juillet 2011 à partir de Lausanne pour un reportage en Italie, je passe par le col du Simplon. Il fait magnifique. Dans la montée, je suis impressionné par des travaux de rénovation à l'intérieur d'un tunnel, travaux qui s'effectuent tout en laissant circuler le trafic routier sur une voie en alternance. À un certain moment, on a l'impression de traverser une machine destinée à creuser les tunnels. Il faut dire que les Suisses sont des spécialistes en la matière!

Au sommet du col, j'effectue une halte afin de déguster un bon rösti. Puis c'est la descente vers Domodossola où je séjournerai durant une semaine (en fait, je demeurerai dans une chambre d'hôte à Masera, pour être tout à fait précis).

Le lendemain matin, n'ayant pas de reportage de prévu, je regarde ma carte afin de trouver un endroit sympathique à visiter. J'y découvre une route partant de Domodossola et se faufilant dans une vallée. Il s'agit du Val Formazza que j'entreprends de découvrir. La météo est incertaine, mais finalement, il ne pleut pas et il y a du soleil par épisodes.

En chemin, j'observe la magnifique Cascata del Toce et je m'arrête de temps à autre afin de prendre quelques photos (vous commencez à me connaître !) Je me rends jusqu'au terme de cette route située au pied d'un barrage hydroélectrique et effectue une belle promenade le long du lac artificiel avant de redescendre vers Domodossola et Masera, satisfait de ma balade. Quelques jours plus tard, je visiterai à nouveau le Val Formazza, mais en hélicoptère cette fois-ci.

Le col du Simplon :

Le Val Formazza :

Le Val d'Ossola :

Lors de mes dernières vacances en Europe, j'avais entendu à la radio une critique fort intéressante de ce livre au point qu'à peine de retour au Canada, je l'ai commandé à notre librairie coopérative. Je viens d'en terminer la lecture, et c'est vrai que cette histoire réelle d'un jeune Afghan d'environ 10 ans de la minorité des Hazaras, abandonné par sa mère au Pakistan et que l'on retrouve cinq ans plus tard en Italie, est bouleversante. Son aventure, écrite par Fabio Geda de Turin en Italie, est incroyable, inhumaine, même. Enaiatollah Akbari a réussi à rejoindre l'Europe et a obtenu le statut de réfugié politique, mais combien d'autres n'y sont jamais parvenus car, soit morts en chemin ou refoulés. Ce livre nous interpelle au sujet des "sans papiers". Comment faire la distinction entre ceux, qui tel ce jeune garçon afghan, n'ont aucune chance de survie dans leur pays d'origine, de ceux qui cherchent un "pavillon de complaisance"? D'autre part, le récit nous fait réfléchir au sujet des conditions de voyage absolument effarantes subies par bon nombre de réfugiés, nous qui chialons parce que notre avion à un peu de retard ou que nous pensons manquer de place à bord.

La fin de semaine des 25 et 26 juin 2011, la gare de Charleroi-Sud en Belgique est en fête pour souligner l'achèvement de ses travaux de rénovation qui s'est clôturée par son inauguration le vendredi 24 juin. Afin de marquer dignement l'événement, durant le week-end, la SNCB-Holding organise toute une série d'activités destinées à associer, non seulement la population de Charleroi, mais aussi de tout le royaume, aux festivités. Pour les amateurs de chemins de fer, la plus grande exposition de modélisme ferroviaire de Wallonie et la venue de deux trains à vapeur le dimanche sont des événements à ne pas manquer.

Le dimanche 26 juin, je prends donc le train en direction de Charleroi. À Schaerbeek, notre convoi dépasse un des deux trains à vapeur se rendant à la fête. Je change de train à la Gare du Midi à Bruxelles. À ce moment, le ciel est couvert et gris, mais une fois arrivé dans la ville du Marsupilami, le soleil perce et le ciel tourne au bleu immaculé. Peu de temps après mon arrivée, les deux trains à vapeur entrent en gare.

Le premier est constitué de la locomotive 64.169 du PFT de Saint-Ghislain tandis que le second est emmené par la 29.013, la plus vieille locomotive en activité de la SNCB. Il est intéressant de mentionner que cette locomotive a été construite en 1945 par la Montreal Locomotive Works. En ce qui me concerne, je suis très heureux de revoir cette dernière, car j'avais eu l'occasion de ne la voir qu'une seule fois en tête d'un train de nostalgiques qui avait fait arrêt à la gare de Jette en 1977 et que j'avais photographié, à l'époque, avec mon Instamatic.

Dans le cadre de la fête, plusieurs trajets avec ce train dans les environs de Charleroi sont proposés au public tout au long de la journée pour la modique somme de 4€. Un monsieur, spécialiste avisé rencontré sur le quai, me conseille de prendre place sur le dernier parcours qui se rend à Walcourt, car il s'agit d'un très beau trajet et qui n'est pas électrifié, ce qui devrait permettre de prendre des photos intemporelles. Je m'empresse donc d'aller chercher mon ticket au bureau du tourisme installé dans la gare.

Le départ de mon excursion en train à vapeur étant prévu pour 15h00, j'ai donc largement le temps de visiter la magnifique exposition de réseaux de trains miniatures installée dans l'ancien "tri postal". Bien entendu, beaucoup de dioramas représentent des sites ferroviaires belges, mais d'autres réseaux sont, par contre, des répliques de paysages notamment du Canada, des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni ou de la Suisse. Tous sont animés par des membres de différentes associations fort à leur affaire.

Quelques enseignes connues du monde du modélisme ferroviaire belge sont présentes et proposent moult "tentations" aux visiteurs. Si un droit d'entrée de 3€ est perçu pour aller admirer les réseaux, l'accès est par contre gratuit pour accéder à la grande bourse d'échange, sorte de marché aux puces du train miniature et de tout ce qui gravite autour.

Enfin, et il s'agit là d'une première mondiale, semblerait-il, le "Climbing Contest" qui consiste pour une locomotive miniature HO à gravir une pente, dont l'inclinaison s'accroît tout au long du parcours, tout en poussant un wagon lesté. Le gagnant est celui dont la locomotive aura parcouru la plus longue distance sur le plan incliné. Assez curieusement, ce sont deux membres de la famille Van Biervliet (un nom qui n'est pas inconnu dans le monde du modélisme ferroviaire belge) qui prennent les deux premières places et partent avec le trophée, une réplique d'un TGV Altsom.

Arrivé bien à l'avance sur le quai, dès qu'il est permis de monter à bord du train à vapeur, j'embarque dans une ancienne voiture à compartiment de type L datant des années trente dont l'intérieur est réalisé totalement en bois. Le convoi est constitué de la 29.013 en tête suivie par quelques voitures M2, puis les voitures L et enfin, la locomotive diesel NOHAB 5404 prévue pour donner un petit coup de pouce en cas de défaillance de la vapeur. Lors du trajet du retour, c'est bien évidemment cette dernière qui sera en tête du convoi.

Peu après 15h00, le train se met en route. Conformément à ce que le monsieur m'avait dit le matin, dès que nous quittons l'agglomération de Charleroi, le paysage devient bucolique. À plusieurs reprises, la voie croise l'Heure. Tout au long du trajet, j'observe de nombreux photographes et curieux venus admirer notre train. Après un voyage d'un peu plus d'une demi-heure, nous arrivons à Walcourt. Nous descendons du train pour nous dégourdir les jambes et surtout pour prendre un peu l'air car, le soleil s'y étant mis, la température dans ces antiques wagons est devenue accablante.

Alors que nous remontons en voiture, on nous informe qu'il y a une surchauffe au niveau du tender de la 29.013 et que le retour devra se faire à une vitesse maximale de 20 km/h. Le trajet vers Charleroi prend, dès lors, plus d'une heure. Dans les wagons surchauffés par le soleil intense, des enfants, dont la privation n'a jamais fait partie de leur éducation, se mettent à harceler leurs parents pour avoir à boire et à manger. Ils deviennent insupportables au point qu'ils gâchent un peu l'ambiance dans notre compartiment. Néanmoins, même si les conditions de confort n'ont pas les standards des trains climatisés actuels, je suis malgré tout bien heureux de mon escapade en train à vapeur.

De retour à Charleroi-Sud, j'observe encore la manoeuvre de décrochage de la 29.013, qui s'en va immédiatement à l'atelier en vue d'y être réparée, avant d'embarquer dans un train bien plus moderne en direction de Bruxelles, étant entièrement satisfait de la journée que je viens de vivre.

Grosse animation à la gare de Charleroi-Sud :

De Charleroi à Walcourt en train à vapeur :

De retour à Charleroi-Sud :

La locomotive 29.013 à Jette en 1977 :