SOMMAIRE

Du 12 au 17 juin 2016. À peine débarqués en tout début de soirée de l’aérogare des Îles-de-la-Madeleine, nous sommes mis au parfum des conditions météorologiques du moment : pluie "abondante" et vents "violents". Sur la belle route tracée dans le sable de la Dune Nord qui nous mène à l’auberge de La Salicorne à Grande-Entrée, Jocelyne nous spécifie que la mer est si mauvaise que les pêcheurs ne sortiront pas ce soir. Disons que nous sommes loin des nombreux clichés et images ensoleillés que j’ai pu voir dans les guides touristiques ou les articles présentant les Îles ! Heureusement, l’auberge est accueillante et, la faim nous tenaillant, nous dégustons notre premier homard du séjour.

Nous sommes aux Îles, car cela fait maintenant des années que Louise voulait s’y rendre. Il s’agit d’un archipel long d’environ 80 kilomètres (soit deux fois plus que Malte !) situé au large de la Gaspésie. L’occasion est venue avec la découverte d’un forfait "tout inclus" avantageux à l’auberge de La Salicorne incluant le transport en avion depuis l’aéroport de Saint-Hubert avec Pascan. Nous avons donc réservé un séjour à la mi-juin, soit avant le début de la haute saison, moment où des hordes de touristes envahissent littéralement les lieux. En fait, le tourisme, même s’il est limité dans le temps à quelques mois, est l’une des deux ressources importantes pour les Madelinots, l’autre étant la pêche.

Pour notre première visite des lieux, Lucie nous mène au secteur anglophone de Grosse-Île sous la grisaille, le crachin et le vent. Les habitants de cet endroit et d’Old Harry sont d’origine écossaise et irlandaise suite à différents naufrages de navires qui ont condamné leurs ancêtres à s’établir là et à développer une communauté bien distincte du reste des Madelinots francophones. Chez les plus anciens, semblerait-il, cette distinction prévaut encore actuellement au contraire des générations plus jeunes, me dit-on. Le quai du cap du Dauphin est désert et les bateaux de pêche dansent accrochés à leurs amarres au gré de la houle en attendant que les éléments se calment pour reprendre la mer et la pêche au homard. Nous poursuivons notre balade sur la plage de la Pointe de l’Est, nos visages fouettés par les embruns avant de rejoindre notre auberge.

Plus tard dans la journée, avec Annabelle, une dynamique fille des Îles, nous visitons le Centre d’interprétation du loup marin ou, en d’autres termes, le phoque. Les Madelinots se sont fait haïr par des foules sentimentales de la terre entière entraînées par des gens de peu de connaissance, telle Brigitte Bardot, qui ont mené des campagnes de sensibilisation contre la chasse aux phoques sans aucune preuve scientifique réelle pour étayer leurs théories. Résultat : les produits du phoque sont interdits d’importation en Europe et aux États-Unis, par exemple, suite à des pressions exercées par des politiciens plus soucieux de gagner des électeurs attendris que par la réalité des choses. Évidemment, au Centre d’interprétation, on vous expliquera avec moult détails pertinents que la grosse majorité de ce qui a été dit est de la foutaise. Pour ceux qui veulent aller au-delà de l’image innocente du petit blanchon sur la banquise, faites des recherches sur des sites sérieux et vous oublierez vite les propos de la folle actrice française basés exclusivement sur des mensonges. En effet, la population de phoques n’est pas en déclin et la méthode de chasse, même si elle est spectaculaire, n’est pas barbare. Si vous n’êtes pas convaincus par ce dernier aspect, aller visiter un abattoir près de chez vous, mais vous risquez de devenir végétarien !

Pour notre seconde journée, nous sommes invités à effectuer le tour de l’île en minibus. La météo est toujours aussi grise et pluvieuse, ce qui rend le trajet un peu ennuyeux même si, Léonce, notre chauffeur et guide, n’est pas du tout avare en descriptions et informations intéressantes. Notre premier arrêt a lieu au Fumoir d’antan, mais deux énormes autocars de touristes occupent déjà les quelques responsables des lieux, ce qui fait que que nous sautons cette étape en ayant, toutefois, humé l’odeur caractéristique du poisson fumé. À la fromagerie Le Pied-De-Vent située non loin de là, nous arrivons fort heureusement avant l’un des deux autocars. Nous pouvons dès lors goûter tranquillement quatre excellentes variétés de fromages artisanaux. Comme il est possible de se les procurer au marché de Longueuil, nous en achèterons à notre retour, promis !

Nous poursuivons notre chemin pour aboutir, à l’heure du diner, au Site historique de La Grave situé à Havre-Aubert. Celui-ci est connu pour ses nombreuses boutiques d’art et de souvenirs. C’est au restaurant du Café de la Grave que Louise et moi dégustons une autre spécialité culinaire des Îles : les moules, avec des frites, bien entendu, accompagnées d’une bière de la microbrasserie locale, "À l’abri de la tempête", où nous passerons brièvement durant l’après-midi. Foi de Belge, les moules, ainsi que la bière, d’ailleurs, sont délicieuses !

En quittant le restaurant, les deux tenancières me font des compliments au sujet de mon vieux ciré breton jaune … C’est vrai que le vêtement est de circonstance et parfaitement adapté aux conditions du moment ! Notre tour en minibus se poursuit ensuite de village en village, notamment l’Étang-du-Nord, tantôt au sec, tantôt sous un petit crachin, avant de retourner à l’auberge.

Le troisième jour, la météo n’a pas évolué d’un poil vers l’embellissement. On nous propose, donc, d’aller visiter le centre d’interprétation de la mine de sel. Celle-ci représente la troisième activité en importance des Îles-de-la-Madeleine, mais, au contraire des autres, elle n’est pas saisonnière. Malheureusement, il n’est pas permis de descendre dans la mine et nous devons nous contenter des quelques présentations du centre. Par contre, les photos et les vidéos que nous pouvons voir de l’extraction du sel aux Îles sont spectaculaires.

L’après-midi débute par une promenade sur les quais de Grande-Entrée. Nous assistons à l’arrivée d’un bateau revenant de la pêche au homard. Son capitaine nous déclare qu’il s’agit de sa pire journée de sa jeune carrière de quatre ans … Pas toujours évident la vie de pêcheur ! Notre tour se poursuit à la Petite école rouge ainsi qu’au musée des Vétérans. Puis, en soirée, Annabelle nous chante un répertoire de chansons des Îles, mais aussi du Québec et de l’étranger.

Au petit matin du quatrième jour, un premier coup d’oeil nous donne un peu d’espoir question météo. Enfin, un peu de soleil ! Mais cet espoir sera, hélas, de très courte durée … Le temps gris et froid m’imposera même de porter une couche de plus que la veille. Lucie nous emmène pour un nouveau tour de l’Île qui débute à la Grave que nous connaissons déjà. Puis nous irons diner à Cap-aux-Meules avant de grimper au sommet de son belvédère qui domine le port.

L’après-midi se poursuit par la visite de l’atelier de verrerie Iso, où nous assistons à la réalisation d’une pièce d’art, ainsi que par le Fumoir d’Antan, vestige fonctionnel de l’époque où le hareng se pêchait par milliers de tonnes par année avant d’être fumé. Suite à la pêche intensive et destructive s’étant déroulée des années durant dans les environs des Îles, les quotas se limitent désormais à quelques dizaines de tonnes par an pour ce type de poisson.

Le réveil du cinquième jour a lieu à 3h00 du matin. En effet, nous partons assister avec Léonce au départ des pêcheurs de homards à Grande-Entrée. Ce sont près d’une centaine de bateaux qui quittent ainsi le petit port à la queue-leu leu sous les lumières blafardes de l’éclairage public. Un pêcheur préparant ses abats entame la discussion avec nous. Puis nous nous rendons à plusieurs points de vue des environs pour observer les bateaux au large alors que le jour se lève. Retour, ensuite, à La Salicorne pour un autre deux heures de sommeil.

Dans la matinée, nous effectuons une balade sur les falaises de Grande-Entrée et, l’après-midi, c’est à l’Île-Boudreault que nous allons nous promener. Pour la première fois de notre séjour, la météo est excellente même si le vent demeure fort et nous oblige bien souvent à avoir nos capuchons sur la tête. Ce qui est dommage, c’est qu’en fin d’après-midi, nous devons rejoindre l’aéroport pour rentrer à Longueuil sous un ciel bleu magnifique … C’est ainsi que ce conclut ce premier voyage aux Îles-de-la-Madeleine que nous avons apprécié découvrir avec toute la sympathique équipe de l’auberge de La Salicorne.

Premier regard sur Grande-Entrée :

Old-Harry :

Grosse-Île Nord :

L'auberge "La Salicorne" et ses environs :

Havre-aux-Maisons :

L'Église Saint-Pierre de la Vernière :

Le site historique de la Grave à Havre-Aubert :

L’Étang-du-Nord :

Centre d’interprétation de la mine de sel à Grosse-Île :

Le port de pêche de Grande-Entrée :

La petite école rouge à Grosse-Île :

Grosse-Île et le Musée des vétérans :